19 novembre 2005

Finalement... fonctionnaire...

Nous sommes allez à Strasbourg, nous avons visiter au moins 20 apparts.
Le premier en liste, qui devait être le bon, était celui pour fonctionnaire.
Alors, comment dire... hum... voilà ! C'était un tas d'ordure ! Grand... un grand tas d'ordure ? Passons.
De taudis en quartier craignos, d'appart "comme chez ma grand-mère" en piole même pas digne d'un étudiant, on a finit par trouver quelques appartement sérieux.
En liste, 5 apparts.
On va dire tous pour environ 615 euros tout compris, et environ 50m².
- le n°5 : presque proche du centre et du boulot de madame. chauffage Electrique. Parking. Mais pas de coup de foudre.
- le n°4 : Loin. Mais neuf, splendide, coup de foudre totale. Mais pas de four, minuscule frigo inclu. pas de parking.
- le n°3 : Le même que celui qu'on a actuellement sans le parking. chauffage gaz. presque proche, facile a meublé, grande terrasse, mais quartier galère pour se garer. L'appartement qu'on cherchait, mais on a pas trop flashé en fait.
- Le n°2 : Trottoir d'en face du boulot de madame, à deux rue du centre. Quartier fabuleusement beau. chauffage electrique. moderne. quelques peintures à refaire. Premier coup de coeur de nos visite. Mais la vieille rance qui le loue veut nous forcer à prendre en plus la garage intérieur pour 50euros de plus.
- le n°1 : Quartier ultra chic, mais alors vraiment classe. Des maisons splendides partout. proche du centre, mais un peu loin du travail de madame. Stationnement hasardeux. Mais COUP DE FOUDRE TOTAL pour l'appart ! Une maison plus qu'un appart en fait. Une maison en fond de cour d'immeuble, comme à Montmartre ! 65m² soit 15 de plus que les autres, trois grandes pièces, un grenier, une cour mignonne comme tout, et grande. Et malgré sa salle de bain minuscule, sa cuisine étrange à meubler, le rez de chaussé qu'on suspecte humide, le coté assez peu lumineux, on a carrément flashé ! Un nid douillet parfait !

10 novembre 2005

fonctionnaire ?

On a beau dire que c'est un mythe, que les fonctionnaires n'ont pas tant d'avantages que ça, mais mon amie vient d'avoir un poste dans une autre ville. On nous propose un appartement de 70m² pour 615 euros charges comprises, chauffage collectif, avec parking, dans un quartier chère de Strasbourg, sans frais d'agence !!!

- Alors moi en plus j'aurai bien voulu qu'on me le repeigne !
- Oui, C'est possible.
- Et qu'on me ponce et recire le parquet ?
- Oui, c'est possible aussi !

Ca fait du 150 euros moins cher ça...

07 novembre 2005

Adieu ma ville...

Depuis que je sais que d'ici moins d'un mois je vivrai à Strasbourg, je suis assailli par une nostalgie sans fond.

Une foule de détails insignifiants les uns séparés des autres, une fois réunie me plonge dans un abîme de doute et de crainte.

Depuis 27 ans, je vie dans une ville. J’y ai grandi, je la connais par cœur.
Quand j’ai besoin ou envie de quelque chose, je sais ou aller.
J’y ai ma famille à proximité. J’y ai mes amis à proximité, amis qui dans bien des cas compte à mes yeux presque plus que ma famille.
Et mon médecin. Ca parait stupide, mais il me soigne depuis ma naissance. C’est un ami lui aussi. Cette facilité avec laquelle je vivais va soudain se teinter de vide. Ou son les ciné, ou son les restau sympa, dans quel bar boire un coup, ou est le magasin Manoukian le plus proche ?
Et mon grand père. Il est vieux, et sage. J’ai tellement de respect et d’admiration pour la volonté de vivre et la bonté de cet Homme (oui, je lui met un majuscule car il le mérite). Ca fait 30 ans qu’on le voit mort avant Noël, mais là, si c’est le cas, je ne serais même pas là. Penser que mon grand-père pourrait mourir sans que je puisse lui dire à quel point je l’aime et je l’admire me tenaille le ventre et me fait monter les larmes au yeux. Mais lui dire maintenant… Il n’a tellement pas conscience que la mort le concerne, tout en y pensant chaque jour depuis ses 20 ans… que lui dire que je l’aime sous forme d’adieu le plongerait dans une incompréhension si profonde que je ne m’en sens pas le courage…
Et mes amis.
Quand j’ai annoncé à mon meilleur ami que je partais, j’ai vu son visage se décomposer ! Pareille pour le meilleur ami de ma copine… une angoisse sans nom s’entendait dans sa voie !
Même si je ne les voyais pas tout les jours, ni même toutes les semaines, j’en avais la possibilité. Savoir l’autre près de soi, ou tout du moins potentiellement… quel réconfort !
- Qu’est-ce qu’on fait ce soir ?
- On mange ensemble ?
- OK, je passe chez toi.
- Cool !
Finit…

Je sais qu’une autre vie commence. J’en suis heureux, car je souffrais de mon immobilisme, de mon incapacité à me sortir les doigts du cul pour m’en sortir dans la vie. Je suis content de me foutre la gueule dans le fossé car je n’aurais pas d’autre choix que de m’en sortir.
Je sais aussi que je pars avec mon amie, et que malgré ses défauts, c’est avec elle que je veux être, et je n’imagine pas une seule seconde vivre sans elle.
Je suis heureux de partir.
Mais je suis nostalgique.
Je suis triste.
Je suis inquiet.
Je suis anxieux.
Et j’ai peur...

05 novembre 2005

J’ai peur…

Il m’arrive peut-être la chose la plus importante dans ma vie, et j’ai peur.
Je déménage.
Loin.
Je change de ville.
Je change de vie.
Ca paraît con, mais je vie dans cette ville depuis toujours. Non pas que je ne connaisse pas l’extérieur. J’ai voyagé souvent, je connais la France, je connais le monde. Mais en vacances. Pas pour y vivre.
Ma vie était là, j’y avait grandit, cette ville était la mienne. Mes parents, mes amis, et mes souvenirs, mes chers souvenirs, la base de mon être, ce qui fait ce que je suis actuellement.
Mais justement, actuellement, je ne suis rien. Je me contente de vivre au jour le jour, dévoré d’angoisses. L’anxiété est une ennemie familière avec laquelle je vie chaque seconde.
Cette anxiété basée sur une seule et même réflexion : humainement je sais qui je suis et ce que je vaux, mais socialement je n’en ai aucune idée.
Aux yeux de la société, qui suis-je. Je n’ai aucune idée du travail que je suis en mesure d’accomplir pour la société. Je n’ai pas l’embryon d’une idée de comment m’intégrer professionnellement dans la société.
Dans ma ville, je vivotais. Pas mal, mais je vivotais quand même.
Et là, mon amie vient d’obtenir un travail… dans une autre ville.
Je la suis, je déménage. Je pense que je l’aime plus que ma ville, ou mes amies, ou ma famille. Je sais que je veux vivre avec elle, avoir des enfants avec elle. Mais on en revient au même problème. Pour élever des enfants, avoir une vie de couple épanouie, il faut un travail. Pour se sentir bien dans sa peau et pour avoir de l’argent. En tout cas c’est que je veux moi. C’est comme ça que j’ai été éduqué, c’est comme ça que je veux vivre. Je ne suis pas un dissident, je ne suis pas un marginal, je ne suis pas un anarchiste. Juste un être humain normal, qui veut une vie normal. Une vie comme notre société actuelle veut que nous ayons. Je ne suis pas un mouton. Je connais les défauts de notre société, je connais ses failles. Mais je suis réaliste. Je regarde autour de moi, ailleurs dans le monde. Je vois la misère, la faim, l’oppression, la guerre, l’argent à outrance, les excès de tout genre, politique ou religieux, je vois la haine, l’envie, la peur. Quand je regarde la télé, je n’ai pas envie de tous ces produits qu’ils essayent de me vendre. Je ne veux pas être riche beau et intelligent. Je veux juste être moi-même, heureux, simple. Et le pays dans lequel je vis peut m’offrir ce bonheur là. La joie d’élever ses enfants sans peur. La joie de pouvoir nourrir sa famille sans peur. La joie de pouvoir aimer, me divertir, et la joie de pouvoir être insouciant. Tout ça, mon pays me donne la possibilité de l’avoir. Alors je me devrais d’être heureux. Mais je n’y arrive pas, car je n’arrive pas à trouver ma voie dans cette société.

Mais cet échec, je le maîtrise avec le temps. Ca fait plus de 15 ans que je vis avec ! Alors quand j’ai un petit mois pour changer de vie, balayer le confort tranquille de l’échec dans lequel j’avais finit par m’assoupir, et bien j’ai peur.