05 novembre 2005

J’ai peur…

Il m’arrive peut-être la chose la plus importante dans ma vie, et j’ai peur.
Je déménage.
Loin.
Je change de ville.
Je change de vie.
Ca paraît con, mais je vie dans cette ville depuis toujours. Non pas que je ne connaisse pas l’extérieur. J’ai voyagé souvent, je connais la France, je connais le monde. Mais en vacances. Pas pour y vivre.
Ma vie était là, j’y avait grandit, cette ville était la mienne. Mes parents, mes amis, et mes souvenirs, mes chers souvenirs, la base de mon être, ce qui fait ce que je suis actuellement.
Mais justement, actuellement, je ne suis rien. Je me contente de vivre au jour le jour, dévoré d’angoisses. L’anxiété est une ennemie familière avec laquelle je vie chaque seconde.
Cette anxiété basée sur une seule et même réflexion : humainement je sais qui je suis et ce que je vaux, mais socialement je n’en ai aucune idée.
Aux yeux de la société, qui suis-je. Je n’ai aucune idée du travail que je suis en mesure d’accomplir pour la société. Je n’ai pas l’embryon d’une idée de comment m’intégrer professionnellement dans la société.
Dans ma ville, je vivotais. Pas mal, mais je vivotais quand même.
Et là, mon amie vient d’obtenir un travail… dans une autre ville.
Je la suis, je déménage. Je pense que je l’aime plus que ma ville, ou mes amies, ou ma famille. Je sais que je veux vivre avec elle, avoir des enfants avec elle. Mais on en revient au même problème. Pour élever des enfants, avoir une vie de couple épanouie, il faut un travail. Pour se sentir bien dans sa peau et pour avoir de l’argent. En tout cas c’est que je veux moi. C’est comme ça que j’ai été éduqué, c’est comme ça que je veux vivre. Je ne suis pas un dissident, je ne suis pas un marginal, je ne suis pas un anarchiste. Juste un être humain normal, qui veut une vie normal. Une vie comme notre société actuelle veut que nous ayons. Je ne suis pas un mouton. Je connais les défauts de notre société, je connais ses failles. Mais je suis réaliste. Je regarde autour de moi, ailleurs dans le monde. Je vois la misère, la faim, l’oppression, la guerre, l’argent à outrance, les excès de tout genre, politique ou religieux, je vois la haine, l’envie, la peur. Quand je regarde la télé, je n’ai pas envie de tous ces produits qu’ils essayent de me vendre. Je ne veux pas être riche beau et intelligent. Je veux juste être moi-même, heureux, simple. Et le pays dans lequel je vis peut m’offrir ce bonheur là. La joie d’élever ses enfants sans peur. La joie de pouvoir nourrir sa famille sans peur. La joie de pouvoir aimer, me divertir, et la joie de pouvoir être insouciant. Tout ça, mon pays me donne la possibilité de l’avoir. Alors je me devrais d’être heureux. Mais je n’y arrive pas, car je n’arrive pas à trouver ma voie dans cette société.

Mais cet échec, je le maîtrise avec le temps. Ca fait plus de 15 ans que je vis avec ! Alors quand j’ai un petit mois pour changer de vie, balayer le confort tranquille de l’échec dans lequel j’avais finit par m’assoupir, et bien j’ai peur.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ton post m'a coupé la voix... tu déménages ? :'(