07 novembre 2005

Adieu ma ville...

Depuis que je sais que d'ici moins d'un mois je vivrai à Strasbourg, je suis assailli par une nostalgie sans fond.

Une foule de détails insignifiants les uns séparés des autres, une fois réunie me plonge dans un abîme de doute et de crainte.

Depuis 27 ans, je vie dans une ville. J’y ai grandi, je la connais par cœur.
Quand j’ai besoin ou envie de quelque chose, je sais ou aller.
J’y ai ma famille à proximité. J’y ai mes amis à proximité, amis qui dans bien des cas compte à mes yeux presque plus que ma famille.
Et mon médecin. Ca parait stupide, mais il me soigne depuis ma naissance. C’est un ami lui aussi. Cette facilité avec laquelle je vivais va soudain se teinter de vide. Ou son les ciné, ou son les restau sympa, dans quel bar boire un coup, ou est le magasin Manoukian le plus proche ?
Et mon grand père. Il est vieux, et sage. J’ai tellement de respect et d’admiration pour la volonté de vivre et la bonté de cet Homme (oui, je lui met un majuscule car il le mérite). Ca fait 30 ans qu’on le voit mort avant Noël, mais là, si c’est le cas, je ne serais même pas là. Penser que mon grand-père pourrait mourir sans que je puisse lui dire à quel point je l’aime et je l’admire me tenaille le ventre et me fait monter les larmes au yeux. Mais lui dire maintenant… Il n’a tellement pas conscience que la mort le concerne, tout en y pensant chaque jour depuis ses 20 ans… que lui dire que je l’aime sous forme d’adieu le plongerait dans une incompréhension si profonde que je ne m’en sens pas le courage…
Et mes amis.
Quand j’ai annoncé à mon meilleur ami que je partais, j’ai vu son visage se décomposer ! Pareille pour le meilleur ami de ma copine… une angoisse sans nom s’entendait dans sa voie !
Même si je ne les voyais pas tout les jours, ni même toutes les semaines, j’en avais la possibilité. Savoir l’autre près de soi, ou tout du moins potentiellement… quel réconfort !
- Qu’est-ce qu’on fait ce soir ?
- On mange ensemble ?
- OK, je passe chez toi.
- Cool !
Finit…

Je sais qu’une autre vie commence. J’en suis heureux, car je souffrais de mon immobilisme, de mon incapacité à me sortir les doigts du cul pour m’en sortir dans la vie. Je suis content de me foutre la gueule dans le fossé car je n’aurais pas d’autre choix que de m’en sortir.
Je sais aussi que je pars avec mon amie, et que malgré ses défauts, c’est avec elle que je veux être, et je n’imagine pas une seule seconde vivre sans elle.
Je suis heureux de partir.
Mais je suis nostalgique.
Je suis triste.
Je suis inquiet.
Je suis anxieux.
Et j’ai peur...

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